Vendredi (Salle B)
Vendredi 11 mai 17h00 Victor Serge l’insurgé
Documentaire de 52 min, réalisé par Carmen Castillo.
Victor Serge est né à Bruxelles de parents anarchistes russes, engagé très jeune en Belgique, en France où il milite dans les milieux anarchistes (plutôt individualistes). Il arrive en Russie lors les luttes révolutionnaires de 1917 / 1921, puis opposant à Staline et même à Trotsky, ce dissident de toutes les dissidences, exilé, traqué, écrit en français une œuvre littéraire importante, jusqu’à sa mort au Mexique en 1947. Mais la pensée, la vie, les écrits de Victor Serge ne s’achèvent pas dans ces années lointaines. En deux ans, plus de dix de ses ouvrages ont été réédités.
Entre témoignage personnel et esquisse d’une vie, entre présent et passé, par un dialogue imaginaire entre la réalisatrice et les propres mots de l’écrivain racontant ses luttes, incarnés par la voix de Jacques Bonnaffé, le film nous présente Victor Serge et sa pensée comme un « contemporain capital », une voix pour le temps présent.
Samedi : Salle A
Samedi 12 mai 11h00 / 20h00 : Cinéma d’auteur-e cinéma alternatif : une journée autour des films documentaires et de leur réalisateur.
Les films documentaires sur le devant de la scène : une journée pour voir des docs, pour poser des questions aux documentaristes et pour débattre sur l’écriture, la production, la réalisation, la distribution…
11h/12h : Putain d’usine de Rémy Ricordeau et Alain Pitten (52 mn) d’après le livre de Jean-Pierre Levaray (l’Insomniaque, 2002/Agone)
« Tous les jours pareils. J’arrive au boulot (même pas le travail, le boulot) et ça me tombe dessus, comme une vague de désespoir, comme un suicide, comme une petite mort, comme la brûlure de la balle sur la tempe. Un travail trop connu, une salle de contrôle écrasée sous les néons — et des collègues que, certains jours, on n’a pas envie de retrouver. »
12h : Débat avec le réalisateur Rémy Ricordeau.
12h20/14h : Nosotros del Bauen (Nous autres du Bauen) de Didier Zyserman, avec la collaboration de Jérémie Reichenbach (2010 – 95 mn). La construction de l’hôtel Bauen, au centre de Buenos Aires, date de la dictature militaire. Durant 25 ans, ses employé-es ont servi l’élite argentine et accueilli les touristes venus du monde entier. Depuis mars 2003, le personnel travaille en autogestion, se partageant les tâches et les salaires, votant les décisions lors des assemblées générales. Elena, Osvaldo, Santiago, Marcello luttent contre leurs anciens patrons, désireux de récupérer l’immeuble à leur profit. Le film est un regard sur cette expérience autogestionnaire et l’Argentine actuelle. 14h : Débat avec le réalisateur Didier Zyserman.
14h30/16h : Je déboule à Kaboul, d’Olivier Azam, Ramine, Habib, Florent, Samate, Manoocher Deghati, Youssouf Janessar, Fahim Dashty, Siddiq Barmak (2002 - 1h30). « Avril 2002, je déboule à Kaboul libérée du régime taliban depuis à peine six mois. Dans ce pays interdit d’images depuis des années, et n’ayant connu que la guerre depuis plus de 25 ans, l’ONG française Aïna lancée par Reza Deghati m’a missionné pour « exporter la démocratie audiovisuelle en Afghanistan à l’aide des technologies numériques ». Concrètement, je dois monter le premier film documentaire tourné à Kaboul après les talibans, et ce film devra aussi servir de support pour former des Afghans au montage virtuel. Ce carnet de montage filmé raconte le « off » des premières heures où les images afghanes ont ressuscité au cœur même d’Afghan Film et du Centre des médias et de la culture de Kaboul. » 16h : Débat avec le réalisateur Olivier Azam.
16h30 / 17h30 : La Cité dont l’architecte est un enfant, de Michèle Rollin (2011 – 57’) Les enfants de la Cité Maillard de Rosny dessinent et décrivent leur ville idéale. Le film explore l’imaginaire des enfants de toutes les origines quant au milieu architectural dans lequel ils évoluent, grâce à leurs créations et commentaires sur leurs dessins, dans un espace de mixité sociale et de rencontre de populations issues de la diversité : la cité HLM Maillard, prototype de l’architecture « innovante proliférante » des années 1970. 17h30 : Débat avec la réalisatrice Michèle Rollin.
18h/20h : Du projet à la réalisation et à la distribution… Débat : avec Olivier Azam, Rémy Ricordeau, Michèle Rollin, Didier Zyserman, la coopérative audiovisuelle les Mutins de Pangée…
Prendre la caméra aujourd’hui, est-ce plus facile ? Les nouveaux supports favorisent-ils l’expression cinématographique ? Comment monter une production ? Où en est la production alternative ? Et les coopératives audiovisuelles ? Quelles sont les nouvelles possibilités de diffusion ? Les nouveaux outils ? Les formats TV sont-ils une contrainte ? Le retour du cinéma documentaire sur grand écran est-il une réalité ou encore un rêve ?
Autant de questions à aborder et à discuter dans cette journée consacrée aux films documentaires.
Dimanche Salle A
Dimanche 13 mai 10h30 Je te donne ma parole
Documentaire de 52 min ; Réalisé par Quino Gonzalez
Les républicains espagnols réfugiés en France nous donnent leur parole, dans le double sens de l’expression, d’un côté la transmission orale, de l’autre, le témoignage de vérité de leur parcours : le combat pour la liberté contre le fascisme pendant la guerre d’Espagne, leur passage par les camps d’internement en France, leur participation active à la libération de la France, la lutte pour survivre dans les camps d’extermination allemands et la reconstruction de leur vie dans un exil sans retour de plus de 40 ans. C’est peut-être la dernière occasion d’entendre leur voix, de recueillir leur récit et de saisir cette parole donnée.
Leur mémoire parsemée de la poésie de Machado, Lorca et Hernández et confrontée au dictionnaire de la langue française.
Cette projection sera suivie d’un débat autour d’un livre sur l’Espagne : L’Anarchisme Espagnol entre pouvoir et révolution de Claude Venza.